Le financement court terme de l'entreprise
L’entreprise peut être ponctuellement sujette à des variations de sa trésorerie. Celles-ci peuvent venir d’une saisonnalité marquée, de la fourniture de gros contrats, de factures impayées ou encore d’un décalage temporaire des encaissements par rapport aux encaissements.
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Le fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement et la trésorerie.
Le besoin de trésorerie nait le plus souvent d’une augmentation conséquente du besoin en fonds de roulement. Stocks dormants, créances clients en hausse (baisse des encaissements), raréfaction du crédit fournisseurs.
Cette situation ne doit être que temporaire. En cas de recours continu aux financements court terme, l’entrepreneur doit
s’interroger sur la structure financière globale de son entreprise. Le besoin constant d’aide financière extérieure provient généralement d’un manque de fonds de roulement. Il appartient alors aux actionnaires de recapitaliser l’entreprise afin de lui
donner une assise financière stable et de financer le besoin en fonds de roulement moyen.
Les financements à court terme
Le découvert bancaire
Il s’agit ici d’une autorisation donnée par la banque de mettre le compte bancaire en dessous de zéro : il devient alors négatif,
c’est à dire débiteur.
Le découvert bancaire a les caractéristiques suivantes :
Il est assorti d’un plafond à ne pas dépasser, sous peine de frais supplémentaires, voire de rejets de chèques tout simplement.
Il peut être caractérisé par une durée : illimitée, appelé alors découvert permanent ou limité dans le temps (un mois, trois mois par exemple).
Il donne lieu à des paiements d’agios calculés soit mensuellement soit trimestriellement et aussi de commissions diverses.
Il est facilement révocable par la banque, sous réserve de respecter certaines règles.
Il est rarement accordé aux entreprises nouvellement créées.
Il s’agit donc d’une facilité offerte par la banque. C’est la méthode la plus simple, la plus rapide mais souvent aussi la plus
coûteuse.
L’escompte
L’escompte ne s’adresse qu’aux entreprises travaillant avec des professionnels (et non des particuliers) ; L’entreprise émet une
traite que le client signe et renvoie tout de suite, même si le paiement est prévu à 30 jours par exemple; l’entreprise s’adresse ensuite à la banque et demande à escompter la traite, c’est-à-dire à recevoir l’argent tout de suite moyennant une commission. C’est ensuite la banque qui se chargera du recouvrement.
Cette méthode est très utilisée mais pose néanmoins un problème quand le client ne renvoie pas la traite de suite. L’escompte est alors impossible. Il faut attendre alors la date d’échéance pour remettre la traite à la banque.
Autre cas de figure : celui des clients qui refusent les traites, principalement les grands groupes qui payent par virement bancaire à l’échéance.
La loi Dailly
Il s’agit d’une méthode visant à remettre à la banque un ensemble de factures encore non réglées mais remises
sur un seul bordereau. Elle donne lieu bien entendu au paiement de commissions.
Cette solution est acceptée par la banque quand vos clients ne présentent que peu de risque d’impayés ou de retard de règlement (grandes entreprises principalement). Son utilisation est donc assez limitée.
L’affacturage
Dans l’affacturage, ce n’est plus la banque qui intervient mais une société spécialisée (souvent filiale de groupes bancaires
d’ailleurs). C’est à la fois un procédé d'externalisation de tâches administratives, d'assurance contre les impayés et de financement à court terme.
L'affactureur gère pour le compte de son client l'enregistrement des factures, la relance des débiteurs en cas de retard de paiement, assure les encaissements et le service contentieux en cas de non- paiement.
Par ailleurs, l'affactureur avance le montant des créances dès leur cession par le client. Le montant avancé représente entre 80
et 95 % de celui des créances cédées. Ce pourcentage varie en fonction de la qualité des débiteurs.
Enfin l’affactureur peut proposer à l’entreprise une assurance contre le risque d’impayés.
On voit ici que cette solution est une méthode globale de gestion du poste clients.
L’affactureur se rémunère de deux façons :Une commission basée sur le service rendu en matière de gestion administrative du poste clients et une commission qui rémunère l’avance de trésorerie faite à l’entreprise.
Mais l’affacturage a aussi ses limites : si la clientèle est jugée de mauvaise qualité, l’affactureur peut refuser d’avancer
la trésorerie pour l’entreprise.
Conclusion
On voit bien qu’il n’existe donc pas une bonne ou une mauvaise méthode. Tout dépendra de la nature de la clientèle de l’entreprise et de sa politique financière à court terme.
C'est à l'entreprise de définir ses besoins réels, en collaboration avec son expert-comptable par exemple, et choisir ensuite la solution la mieux adaptée à son profil.