Calculer un prix de revient
Le prix de revient d'un produit ou d'un service correspond à la somme de tous les coûts supportés pour sa production et sa commercialisation. Connaitre son prix de revient permet de fixer son prix de vente (en tenant compte des prix de la concurrence) et de calculer sa marge bénéficiaire sur chaque unité vendue.
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C’est donc un indicateur clé dans le management d’une entreprise.
La formation du prix de revient
Plusieurs étapes interviennent pour la formation du prix de revient .
Tout d’abord le prix d’achat des matières et marchandises auquel on ajoute le coût d’approvisionnement (transports, assurances, taxes spécifiques, etc..). On peut enfin y ajouter le coût de stockage (bâtiments, personnel) pour obtenir le coût d’achat (ou le coût de possession) global.
Ensuite le coût de fabrication constitué du coût d’achat global + le coût de la production elle- même (consommations d’énergie, main d’œuvre, locaux, rebus).
S’y rajoute des coûts de commercialisation : publicité, relations publiques, coût de l’équipe commerciale, frais de
transports, éventuellement frais d’installation. On obtient alors le coût commercial.
Le coût total sera encore augmenté du coût administratif (prise de commande, devis, facturation, suivi des clients).
Comme on le voit, il s’agit d’un processus long et complexe et parfois délicat à mettre en œuvre.
Les charges directes et les charges indirectes
Le coût de revient d’un produit ou d’un service est finalement la somme des charges directes et des charges indirectes.
Les charges directes sont les coûts qu’il est possible d’incorporer directement dans le coût du produit : main d'œuvre, matière
première, matériel, emballage, transport, etc.
Les charges indirectes sont des charges générales concernant tous les produits de l’entreprise et qu’on doit répartir entre
toutes ces productions : travaux bâtiment, loyer, assurance, entretien, services généraux (direction recherche, direction commerciale...), campagne publicitaire portant sur plusieurs produits, etc.
Exemple de calcul de coût de revient
Prenons l’exemple d’une entreprise commercialisant des T- shirts en magasin.
Nombre d'unités utilisées |
Coût d'une unité |
Coût pris en compte par unité |
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Charges directes |
Achat de matières premières |
achat de 2000 t-shirts à 4000 euros |
4000 /2000 = 2 euros le t-shirt |
2 euros |
Main d'œuvre + cotisations sociales |
1 salarié à 9,5 euros de l'heure + 50% de On suppose que 100 t-shirts sont vendus par journée |
9,5 + 4,75 = 14,25 euros de salaire par heure pour vendre |
1,14 euros |
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Stockage des artcicles |
1000 euros pour l'achat de rayonnages de stockage et |
1000 euros pour présenter 2000 t-shirts soit un coût |
0,50 euro |
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Emballage |
500 euros pour 2000 sacs d'emballage |
500/2000 = 0,25 euros par sac |
0,25 euro |
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Charges indirectes |
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Loyer en heures travaillées |
1000 euros de loyer pour 160 heures travaillées par |
il faut 1h pour traiter 12,5 t-shirts soit 4,8 |
(1000/160) x 0,08 = 0,5 euro |
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Frais d’assurance |
60 euros par mois |
60/2000= 0,03 euro |
0,03 euro |
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Electricité et eau |
80 euros par mois |
80/2000 = 0,04 euros par t-shirt |
0,04 euros |
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Marketing/ publicité |
1000 euros par mois |
1000/2000 = 0,5 euro par t-shirt |
0,5 euro |
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Total coût de revient par |
4,96 euros |
Les limites du prix de revient
Plus l’entreprise vend ou commercialise un nombre de produits important, plus il devient difficile d’estimer les coûts de revient
d’un produit ou d’une activité. La moindre modification de la structure des coûts entraine invariablement la modification du prix de revient de l’article ou du service.
Dans notre exemple précédent, l’embauche d’un extra le samedi après- midi va augmenter les coûts de personnel. Mais dans le même temps, s’il y a plus d’unités vendues ce jour-là, les coûts d’eau et d’électricité vont diminuer par unité vendue.
D’autre part, la notion COUT DE REVIENT + MARGE = PRIX DE VENTE, en partant du prix de revient est souvent désormais dépassée. La forte augmentation de produits ou services concurrents, l’existence d’autres modes de distribution font que le prix n’est plus décidé par l’entrepreneur mais par l’acheteur.
Le backward- costing
Même s’il s’appuie bien entendu sur la notion de prix de revient, le backward-costing raisonne « à l’envers ».
L’entreprise va d’abord devoir se positionner par rapport au marché, c’est-à-dire fixer un prix de vente. Puis elle retranchera à ce prix de vente la marge escomptée pour obtenir le prix de revient idéal.
Tous ses efforts porteront alors vers l’obtention de ce prix de revient idéal, soit par la compression de certains coûts, soit par l’investissement en machines plus performantes.
Pour reprendre l’exemple précédent, si l’entreprise souhaite se positionner sur un prix de vente de 9 euros HT avec une marge
unitaire de 5 euros, cela signifie qu’elle devra atteindre un prix de revient de 4 euros (au lieu de 4,96 euros). Il lui appartiendra alors de réduite éventuellement son prix d’achat, ses coûts de personnel ou ses frais de structure.