Calculer ses besoins de financement
La détermination de vos besoins de financement est a priori relativement simple. La démarche décrite ci-dessous s’applique aussi bien à un restaurateur qu’au créateur d’une société de biotechnologie. La nature des besoins de financement et les ressources pour les couvrir vont en revanche varier considérablement selon le secteur d’activité et le stade de développement de votre entreprise.
Les besoins de financement d’une entreprise sont résumés par le schéma suivant :
Ce schéma simplifié d’un plan de financement indique que les principaux besoins de financement concernent :
- Les investissements : achat de fonds de commerce, travaux et aménagements, brevets et autres titres de propriété intellectuelle, matériel informatique, mobilier, véhicules…
- La variation du besoin en fonds de roulement (BFR) : rappelons que le BFR est un besoin de financement à court terme qui résulte des décalages de flux de trésorerie entre les décaissements et les encaissements inhérents au cycle d'exploitation de votre entreprise. Il se calcule en faisant la différence entre l'actif circulant (stock et créances clients) et le passif circulant (dettes fournisseurs, dettes fiscales et sociales). Dans un plan de financement, seule la variation du BFR est à financer puisque le reste l’a déjà été et se retrouve dans le solde initial de trésorerie.
- Les remboursements d’emprunts et d’avances publiques : il s’agit ici du « principal » et non des frais financiers, qui sont comptabilisés comme des charges financières et viennent diminuer le résultat comptable. Ainsi, un emprunt de 100 k€ sur 5 ans conclu au 1er janvier nécessitera un remboursement de 20 k€ ainsi que les frais financiers sur les montants non encore remboursés. Lorsque l’entreprise perçoit des avances remboursables à taux zéro, le remboursement de ces avances publiques est également à prendre en compte selon l’échéancier prévu.
- Le versement de dividendes. Ces dividendes sont prélevés sur le bénéfice net de l'exercice ou sur les réserves de la société. Les dividendes sont rarement versés dans le cas d'entreprises de croissance qui réinvestissent l’ensemble de leurs bénéfices (quand ils existent !) pour se développer le plus rapidement possible. En revanche, une entreprise dans un secteur plus mature qui génère des bénéfices importants et une trésorerie abondante peut procéder à des versements réguliers de dividendes.
- La marge brute d’autofinancement (MBA)… lorsque celle-ci est négative. Lorsqu’elle est positive, la MBA est une ressource qui permet en temps normal de couvrir l’essentiel des besoins, y compris le versement de dividendes. De fait, la marge brute d'autofinancement (MBA) ou "capacité d'autofinancement" mesure la capacité d'une entreprise à "générer du cash" et donc à s'autofinancer grâce aux revenus générés. La plupart des start-ups « brûlent du cash » pour se développer rapidement, atteindre le seuil de rentabilité et bénéficier ensuite d’une rente de situation liée à leur position de leader.
Le graphique ci-dessous indique comment la marge brute d’autofinancement (MBA) fait le lien entre le compte de résultat et le plan de financement.
Lorsque la MBA est négative, vos charges d’exploitation retraitées des amortissements sont supérieures aux produits d’exploitation. Ces charges d’exploitation concernent principalement :
- Le coût des ventes, constitué d’achats de matière et de marchandises.
- Des coûts de production et des dépenses de recherche et développement (R&D) : coûts salariaux des effectifs de production et de R&D, sous-traitance de R&D…
- Des coûts commerciaux : coûts salariaux des équipes de marketing et de vente, dépenses de publicité et de promotion…
- Des coûts administratifs : coûts salariaux de la direction générale et des équipes administratives et financières, loyers et charges locatives, honoraires et autres frais généraux.
Nous verrons dans l’article consacré aux principales sources de financement comment un entrepreneur peut combiner différentes ressources pour équilibrer son plan de financement.