Demander un financement court terme
Un financement court terme est une solution financière visant à renforcer la trésorerie de l’entreprise pour ses opérations d’exploitation. Il s’oppose donc à la notion de financement à moyen et long terme davantage consacré au financement des opérations d’investissements.
- Sommaire
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- Analyser les besoins
- Fournir les bons documents
- Réfléchir à une solution adaptée
- En cas de difficultés récurrentes à se faire payer
- En cas de besoin structurel lié à des conditions de réglement très avantageuses pour votre clientèle
- En cas de gros contrat conduisant à une augmentation provisoire du besoin en fond de roulement
- En cas de besoin lié à une saisonnalité marquée
- Conclusion
Analyser les besoins
Avant toute démarche il convient d’analyser les causes du manque de trésorerie. Celles-ci peuvent se résumer en 5 catégories :
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Un besoin structurel lié à un manque flagrant de rentabilité : un crédit court terme ne permettra pas de résoudre le problème. Il faut alors envisager une solution à plus long terme qui peut être un renforcement des capitaux propres (via un apport en capital) ou la mise en place d’un crédit à moyen terme (5 ans par exemple) mais à la condition de restructurer l’activité dans le même temps. En effet un financement court terme sera coûteux en termes de frais financiers et n’offrira que peu de perspectives de sortie (découvert permanent destinée à s’accroitre avec le temps jusqu’à ce que la banque « coupe le robinet »).
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Une difficulté récurrente à se faire régler par les clients : c’est alors toute la stratégie de gestion des comptes clients qu’il faut revoir et ceci de toute urgence.
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Un besoin de fond de roulement croissant : il peut être lié à un accroissement de l’activité mais être aussi la résultante d’une mauvaise gestion des délais clients ou d’un surstockage permanent. Dans ce dernier cas, il convient d’analyser les causes exactes de ce problème et de prendre des mesures adéquates.
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Un besoin occasionnel lié à des encaissements difficiles ou la mise en place de gros contrats : ce besoin pourra en effet être comblé par une solution adaptée mais limitée dans le temps
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Un besoin annuel mais limité dans le temps lié à une activité saisonnière par exemple : là aussi une solution est envisageable à court terme.
Fournir les bons documents
Pour toute entrevue avec le banquier, il vous faudra fournir un certain nombre de documents et être capable d’expliquer ceux-ci :
Tout d’abord un prévisionnel de trésorerie à 6 mois : il permettra au prêteur de visualiser le montant du besoin, sa durée et la fin du financement. Il permettra aussi à la banque de suivre par la suite l'évolution du compte par rapport à vos prévisions. Celui-ci pourra être fait en collaboration avec votre comptable
Un court dossier d’explication sur le besoin : ses origines, sa récurrence (s’il y en a une), sa durée estimée et comment ce besoin va-t-il finalement être comblé par un redémarrage de l’exploitation ou un paiement des clients. Il est ici primordial d'expliciter la cause du problème afin que la banque puisse vous proposer une solution en adéquation avec vos besoins.
Si ce n’est pas déjà fait, le dernier bilan fiscal (bilan+ compte de résultat+ annexes).
Soyez clair dans vos explications, ne mentez pas, n’omettez aucun détail « gênant » : vous avez besoin d’une solution adaptée à votre problème : un mensonge ou une omission pourrait conduire à la mise en place d’une solution peu ou pas adaptée à votre besoin et donc à un échec.
Réfléchir à une solution adaptée
Les solutions sont nombreuses mais chacune est plus spécifiquement adaptée à un cas particulier. Avoir connaissance des solutions possibles vous permet dès lors d’engager le dialogue avec le banquier et lui prouver que vous avez déjà réfléchi à la situation.
En cas de difficultés récurrentes à se faire payer
Si vous rencontrez des difficultés dans la gestion de vos comptes clients (manque de temps, pas de structure), l’affacturage peut être une solution.
La société d’affacturage (souvent filiale d’une banque) va gérer vos comptes clients de la même façon qu’une entreprise classique : enregistrement des factures, encaissements et relance des clients en cas de retard de paiement.
De plus la société d’affacturage peut avancer une partie du montant des créances (souvent de l’ordre de 80 à 90%) : l’entreprise est donc pratiquement réglée cash sur les factures remises à l’affactureur. Mais attention si l’affactureur juge votre clientèle de mauvaise qualité, il peut refuser d’endosser le risque et ne procédera à aucune avance
En contrepartie de ses services, la société d’affacturage se rémunérera de deux façons : une commission sur l’avance des fonds consentie et une commission sur la gestion du poste clients lui-même.
En cas de besoin structurel lié à des conditions de réglement très avantageuses pour votre clientèle
Vous pouvez envisager la solution de l’escompte, mais à la condition de travailler avec des professionnels et non des particuliers. Vous émettez une traite que votre client signe et renvoie tout de suite, même si le paiement est prévu à 30 jours par exemple; Vous allez ensuite escompter la traite à la banque, c’est-à-dire recevoir le montant de celle-ci, diminué d’une commission.
Pour ceci il faut 3 conditions :
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La qualité de votre clientèle doit être jugée suffisante pour la banque.
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Les clients doivent renvoyer la traite au plus vite.
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Certains grands groupes refusent ce procédé et paient par virement à l’échéance.
En cas de gros contrat conduisant à une augmentation provisoire du besoin en fond de roulement
Un découvert momentané peut vous aider à franchir le cap difficile entre le début du contrat et ses coûts et le règlement final du client.
Un découvert est une autorisation donnée par la banque de mettre le compte bancaire en dessous de zéro : il devient alors débiteur, c’est-à-dire négatif.
Il est assorti d’un plafond à ne pas dépasser et peut être limité dans le temps. C’est une solution souple car le compte bancaire fonctionne exactement comme d’habitude.
Le problème est que généralement c’est la solution la plus coûteuse pour l’entreprise : le taux d’intérêt pratiqué est en principe assez élevé et plusieurs autres commissions peuvent s’ajouter aux agios bancaires. De même il est souvent associé à des garanties personnelles (caution) qui peuvent rebuter le chef d’entreprise.
De plus il est rarement accordé aux jeunes entreprises ou aux nouveaux clients de la banque.
En cas de besoin lié à une saisonnalité marquée
Là aussi le découvert peut être la solution. Le nombre de clients étant fortement réduit pendant la basse saison, l’escompte ou l’affacturage sont inefficaces. Seul un découvert autorisé peut permettre de pallier aux difficultés passagères liées à un manque conjoncturel de chiffre d’affaire.
Conclusion
Savoir identifier le problème permettra au responsable d’entreprise de négocier au mieux les conditions d’interventions bancaires mais aussi de rassurer le prêteur en montrant sa capacité à gérer son entreprise.
Il ne faut jamais oublier qu’un crédit court terme est avant tout une solution à un problème conjoncturel. Comme il a été dit au début de cet article, un besoin structurel de trésorerie devra être comblé par un apport à long terme de capitaux et une refonte du mode de fonctionnement de l’entreprise.