Le plan comptable général
L'enregistrement comptable dans le livre journal nécessite de débiter un poste et créditer un autre poste de manière à ce que l'écriture soit équilibrée. Le poste comptable doit être choisi parmi les comptes du plan comptable général (PCG). Ce document constitue une nomenclature composée de 7 classes de comptes.
- Sommaire
-
Origine du PCG
Le plan comptable général (PCG) représente la règlementation comptable en France. Il définit les règles comptables applicables aux entreprises domiciliées en France, ainsi que la présentation de leurs comptes annuels. Le PCG est édicté par l'Autorité des normes comptables (ANC).
Il est actuellement défini par le règlement no 99-03 et homologué par le ministre du budget. Il se présente sous forme d'articles définissant chaque poste comptable et les conditions de l'enregistrement comptable. Le premier PCG a été adopté en 1942 sous le gouvernement de Vichy puis modifié essentiellement en 1947, 1957 et 1999.
Le PCG est notamment composé d'une liste des comptes présentée sous forme d'une nomenclature numérique. Quand on parle du PCG, il est fait le plus souvent référence à cette liste plus qu'aux règles édictées.
L'organisation du PCG
Le PCG affecte à chaque compte constituant le bilan et le compte de résultat un numéro. Les classes 1 à 5 sont les postes qui sont intégrés dans le bilan, les classes 6 et 7 sont intégrées dans le compte de résultat
Comptes de bilan :
- Classe 1 : Comptes de capitaux
- Classe 2 : Les immobilisations
- Classe 3 : Les stocks
- Classe 4 : Les tiers
- Classe 5 : Les comptes financiers
Comptes de résultat :
- Classe 6 – Les charges
- Classe 7 – Les produits
Toute entreprise doit procéder aux enregistrements comptables dans le livre journal en respectant le plan de compte du PCG. Des adaptations existent pour certaines activités spécifiques.
Il existe également une classe - Comptes spéciaux, qui peut être utilisée facultativement par l'entreprise pour constater certaines opérations détaillées en annexes. On y retrouve notamment les engagements hors bilan (engagements donnés et reçus comme les cautions, avals et garanties).
Personnaliser son PCG
Pour chaque écriture comptable, l'entreprise doit respecter le plan comptable général et utiliser un numéro de compte d'au moins 3 chiffres. De manière à mieux suivre sa gestion, les utilisateurs ont la possibilité de personnaliser le PCG en créant des comptes supplémentaires. La pratique consiste à ajouter des chiffres supplémentaires au-delà des 3 premiers chiffres imposés par le PCG de base.
Exemple : Dans le PCG de base, le compte 601 est intitulé "Achats stockés - Matières premières (et fournitures).
Un boulanger souhaitant mieux suivre ses consommations de matières premières pourrait personnaliser son PCG de la manière suivante :
- 6011 : Achat de sucre
- 6012 : Achat de farine
- 6013 : Achat de fruits
- 6014 : Autres achats de matières premières
Tout les comptes du PCG peuvent ainsi faire l'objet d'une personnalisation. Il n'existe aucun maximum légal relatif au nombre de chiffres que peut comprendre un compte. Les logiciels de comptabilité impose néanmoins le plus souvent un maximum de caractères. Il n'est pas rare de voir dans les grandes entreprises des numéros de comptes à 8 chiffres voire plus.
Certains logiciels acceptent également des comptes alphanumériques (mélange de chiffres et de lettres). Cette pratique est souvent utilisée pour les comptes fournisseurs (401) et clients (411).
Lors des enregistrements, il est déconseillé d'affecter une créance client ou une dette fournisseur à un compte global de type 401 ou 411. Il serait alors très compliqué pour le comptable de suivre les règlements et encaissements correspondant aux factures.
Le plus simple est dans ce cas de créer un compte individualisé pour chaque client ou fournisseur en accolant au compte racine 401 ou 411 le nom du partenaire commercial.
Exemple pour les fournisseurs :
- 401CITRON
- 401METAYER
- 401EDF etc.
Les comptes de bilan
Classes |
Observations |
Classe 1 : les comptes de capitaux |
Postes que l'on retrouve uniquement au passif du bilan. Ils constituent pour l'entreprise des financements ou capitaux à long terme. On peut distinguer 3 catégories :
|
Classe 2 : les immobilisations |
Selon le PCG, une immobilisation est un élément identifiable du patrimoine ayant une valeur économique positive pour l’entité et qui sert à l'activité de façon durable et ne se consomme pas dès le premier usage. L'entreprise attend de ses immobilisations des avantages économiques futurs. Par exception, le Trésor public tolère l'enregistrement comptable des immobilisations de moins de 500 € HT directement en charges (classe 6). Le PCG retient 3 catégories d'immobilisations :
Les immobilisations mises en concession sont inscrites en compte 22, et les immobilisations non terminées à la clôture de l'exercice en compte 23 - immobilisations en cours. Les comptes 20 à 27 apparaissent à l'actif du bilan en valeur positive. Les comptes 28 (amortissements des immobilisations) et 29 (dépréciations des immobilisations) traduisent une perte de valeur des immobilisations et constituent des "actifs soustractifs", c'est-à-dire des actifs en valeur négative. |
Classe 3 : les stocks |
Selon le PCG (article 211-1), un stock est un actif détenu pour être vendu dans le cours normal de l'activité, ou en cours de production pour une telle vente, ou destiné à être consommé dans le processus de production ou de prestation de services, sous forme de matières premières ou de fournitures. Le PCG distingue ainsi :
Les produits ou services non terminés à la fin de l'exercice sont comptabilisés en compte 33 - En-cours de production de biens ou en 34 - En cours de production de services. Les postes de stocks sont présents à l'actif du bilan. |
Classe 4 : les tiers |
Sont inscrits dans les comptes de tiers (classe 4), les dettes et créances à court terme de l'entreprise. Ces postes sont destinés à être soldés. On retrouve ces postes aussi bien à l'actif (créances) qu'au passif (dettes) La classe 4 est découpée en fonction du partenaire de l'entreprise :
Les montant présents dans ces postes apparaissent en TTC car il s'agit de sommes à encaisser ou décaisser. Les autres postes du bilan ou du compte de résultat apparaissent en principe pour leur montant HT. |
Classe 5 : les comptes financiers |
On retrouve dans cette classe, les postes représentant la trésorerie de l'entreprise (banque ou caisse) ainsi que des titres dont l'objectif est une revente à court terme. Le PCG distingue notamment les comptes suivants :
Les comptes de la classe 5 sont présents à l'actif du bilan. |
Tout les postes de l'actif (classes 2 à 5) peuvent faire l'objet d'une perte de valeur entre le moment où ils entre dans le patrimoine et la clôture du dernier exercice. On parle alors de dépréciation. Cette dernière est constatée en "actif soustractif" en insérant le chiffre 9 en 2ème position juste après le 1er chiffre indiquant la classe de bilan concerné.
On distingue ainsi :
- Les comptes 29 - Dépréciations des immobilisations
- Les comptes 39 - Dépréciations des stocks
- Les comptes 49 - Dépréciations des comptes de tiers (risque d'impayé des clients par exemple)
- Les comptes 49 - Dépréciations des comptes financiers (baisse du cours des titres acquis par exemple).
Les comptes de résultat
Les charges (classe 6) et les produits (classe 7) constituent le compte de résultat.
Dans ces deux classes de comptes, le PCG propose un découpage des postes par nature :
- Les charges d'exploitation (comptes 60 à 65) et les produits d'exploitation (comptes 70 à 75)
- Les charges financières (comptes 66) et les produits financiers (comptes 76)
- Les charges exceptionnelles (comptes 67) et les produits exceptionnels (comptes 77)
Ces postes (comptes 60 à 67 et 70 à 77) seront détaillés prochainement dans de nouvelles fiches pratiques.
Les amortissements et dépréciations de l'actif, ainsi que les provisions sont comptabilisés :
- en charges dans les comptes 68 - dotations aux amortissements, dépréciations et provisions, en cas de constatation ou d'augmentation de l'amortissement, de la dépréciation ou de la provision,
- en produits, dans les comptes 78 en cas de réduction ou d'annulation de la dépréciation ou de la provision.
Les comptes 69 intègrent la participation des salariés et les impôts sur les bénéfices. Les comptes 79 représentent les transferts de charges.
Le 9 en 3ème position
Comme le 9 en 2ème position, évoqué dans le paragraphe "les comptes de bilan", le 9 en 3ème position a une signification spécifique dans le plan comptable général. Il s'agit des opérations affectant un poste et mouvementées "à l'envers" par rapport au fonctionnement classique de la racine concernée.
Par exemple, les comptes 60 intègrent les achats de biens. Ce sont des postes en principe "débiteurs" sauf pour les comptes 609 (on retrouve le 9 en 3ème position) - rabais, remises et ristournes obtenus sur achats, qui constituent des "charges négatives" inscrites par conséquent au crédit de ce compte.
On retrouve également cette logique du 9 en 3ème position dans les comptes de tiers. Ainsi, le compte 411 - Clients est en principe "débiteur", alors que le compte 4191 - Clients - Avances et acomptes reçus sur commandes est "créditeur".